RÉSEAU INNOVANT D'ACCOMPAGNEMENT ET DE PRÉVENTION DU SURENDETTEMENT

 

 

Même si les Alsaciens ont déposé moins de dossiers de surendettement auprès de la Banque de France, le nombre de personnes accompagnées par Crésus a continué de croître en 2014.

Article paru dans les DNA du 25/04/2015


 

L’an passé, le nombre de dossiers de surendettement déposés auprès de la Banque de France a baissé en Alsace de 3,5 % par rapport à 2013. Pas de quoi crier victoire pour les responsables de la Chambre régionale du surendettement social (CRÉSUS Alsace) : « Les mesures d’effacement des dettes concernent aujourd’hui 33 % des situations, ce qui reflète une paupérisation grandissante. Et nombre de surendettés ne sont toujours pas prêts à solliciter la protection de la procédure officielle, par crainte de la stigmatisation », a relevé Denise Collonge, présidente par intérim, lors de l’assemblée générale qui s’est réunie l’autre jour à l’Hôtel du département à Strasbourg.

Un autre indicateur n’incite pas non plus à l’excès d’optimisme : sur le terrain, les 26 points d’accueil de proximité, animés par les bénévoles experts de l’association, ont accompagné l’an passé 4 185 nouveaux adhérents, soit 5 % de plus qu’un an auparavant.

« En cinq ans, les sollicitations ont bondi de 42 % »


CRÉSUS a ouvert 4185 nouveaux dossiers en 2014.


 

Dans le détail, 2 003 d’entre eux ont bénéficié de conseils ou d’intervention en matière de surendettement ou d’insolvabilité notoire, 1 544 ont bénéficié d’un accompagnement budgétaire préventif et 638 d’un microcrédit personnel. « Le nombre de visites de notre site internet a également augmenté de 32 %. Et nous avons répondu à 1 640 courriels en temps réel », indique Jean-Louis Kiehl, directeur général.

« En 2010, nous accompagnions sur l’année un peu plus de 2 900 ménages. En cinq ans, le nombre de sollicitations a bondi de 42 %. Si les causes du surendettement restent conjuguées, à la fois économiques, professionnelles, sociales et familiales, l’accumulation de crédits octroyés sans véritable vérification se confirme dans la majorité des dossiers », observe Régis Halter, directeur opérationnel. Pour faire face à cette hausse de l’activité, CRÉSUS Alsace a non seulement réorganisé son organigramme et sa gouvernance mais également recruté trois nouveaux collaborateurs, portant son effectif à treize salariés.

Pour l’année en cours, le directeur général classe le renforcement des compétences des bénévoles en matière de prévention et la pérennisation des partenariats parmi les priorités de l’association. « Nous projetons également d’accueillir et d’accompagner les dirigeants des très petites entreprises confrontés à des difficultés financières », ajoute M. Kiehl qui annonce la reconduction en 2015 des « journées du budget » organisées pour la première fois en octobre dernier à travers le Bas-Rhin.

Le combat en faveur de l’instauration d’un répertoire national des crédits à la consommation se poursuit également: « La mise en œuvre prévue par la loi Hamon a été retoquée par le Conseil constitutionnel mais je vais prochainement soumettre une nouvelle proposition, qui passe par un GIE bancaire, au gouvernement », a annoncé Jean-Louis Kiehl également président de la fédération des associations CRÉSUS en France.