RÉSEAU INNOVANT D'ACCOMPAGNEMENT ET DE PRÉVENTION DU SURENDETTEMENT

Témoignage de Monsieur Aloyse STEINMETZ, président de CRÉSUS Alsace :

« Libérer les potentiels »


 

« Il y a une notion qui me tient particulièrement à cœur, et je voudrais à cette occasion vous parler d'une autre façon de concevoir la lutte contre la pauvreté :

Le chômage, celui des actifs, celui des aînés, et plus encore celui des jeunes est un véritable fléau pour la société. Il faut savoir que derrière ces chiffres, il y des millions d'individus qui souffrent. Quand vous vous levez le matin et ne savez pas où est votre place aujourd'hui, quand vous avez des aptitudes que vous ne pouvez pas exprimer, quand vous n'avez pas de perspective, c'est une gangrène qui vous ronge. Notre pays est plongé dans une «sinistrose» qui nous entraîne vers des dérives extrémistes et de marginalisation. Le surendettement en est un des symptômes.

Si à toutes ces femmes et ces hommes qui ne demandent qu'à montrer ce qu'ils savent faire, quelqu'un leur dit : «j'ai besoin de toi», leur vie se transforme. Si ces simples mots pouvaient être prononcés des milliers de fois chaque jour, notre société serait transfigurée. Les maladies et les drames causées par la détresse, l'exclusion et la solitude  seraient réduits. Et l'aide sociale servirait davantage à stimuler le potentiel des forces vives de la nation au-delà du soulagement de  l'oisiveté contrainte.

C'est pourtant une réalité chez certains de nos voisins, le Bade-Württenberg, la Bavière, l'Autriche, la Suisse, la Luxembourg, le Pays-Bas où les taux de chômage sont à peine de 4 %. Pourquoi pas chez nous ? C'est une question de culture et de croyances. Si nous en prenons conscience, nous pouvons chacune, chacun, oeuvrer pour un changement de notre environnement, de notre manière de penser. A chaque instant, nous pouvons imaginer comment le vie de nos concitoyens pourrait être améliorée, y réfléchir et mettre de nouveaux moyens en œuvre. C'est à chacun d'entre nous de construire la société que nous voulons demain.

 

 

C'est excellent de relever les dysfonctionnements de la société, notamment par Internet. Et c'est beaucoup plus constructif d'instaurer une culture du dialogue et du compromis au lieu de cette culture d'affrontement qui anéantit les initiatives et conduit à la démobilisation générale. Voyons dans chaque problème une opportunité constructive. Crésus par exemple, au lieu de diaboliser les banques, coopère avec elles pour venir en aide aux plus fragiles.

Il y a 10 ans déjà, le Québec a instauré l'éducation à la culture entrepreneuriale à l'école. Il y a un mois à l'Assemblée Nationale,  CRÉSUS a primé Philippe Hayatt, sérial entrepreneur et business angel, qui a créé l'association « 100 000 entrepreneurs ». Des entrepreneurs de cette association se rendent dans les collèges de France, pour transmettre le «virus de l'entrepreneuriat». Beaucoup de jeunes rêvent de créer leur entreprise. Agissons et entr'aidons-nous mutuellement pour leur permettre de réussir leur rêve. Rappelons-nous que l'entreprise structure l'individu et structure la société.

Lutter contre la pauvreté, c'est avant-tout donner à chaque citoyen la possibilité d'exprimer ses talents et de pouvoir en vivre. Un jeune qui va à un entretien d'embauche, avec un projet entrepreneurial en poche, que son futur employeur pourrait exploiter, a plus de chances d'intéger cette entreprise qu'un autre qui simplement «cherche un job». La mondialisation qu'on fustige tant crée de nouveaux emplois qui étaient encore inimaginables il y a quelques années. Comme le disait récemment Shimon Peres à 91 ans, un jeune peut maintenant créer une entreprise à partir d'un smartphone. Tout cela aussi fait partie de la lutte contre le surendettement, de la lutte contre la pauvreté. Un esprit plein d'idées crée de la richesse.

Je peux vous dire que lorsque je vois chez Cresus ces jeunes femmes et ces jeunes gens s'engager passionnément dans leur action, m'expliquer avec enthousiasme ce qu'ils font, portés par les valeurs de CRÉSUS et fiers d'apporter leur contribution au bien-être de nos concitoyens affligés par des problèmes, je suis heureux de pouvoir partager leur fierté si contagieuse. Quelle gratification, pour chacune, chacun d'entre nous, chaque fois qu'une personne qui était venue vers nous, écrasée par le poids accablant de problèmes d'argent, repart avec  un sourire aux lèvres.

Je tiens à rendre hommage à toutes celles et ceux qui s'engagent sans compter dans notre mission. Notre infatigable animateur Jean-Louis Kiehl et son équipe rapprochée, nos 10 permanents et stagiaires (ou 25 maintenant si nous comptons les 3 structures), nos 70 bénévoles ainsi que nos nombreux partenaires publics et privés qui soutiennent notre cause.

On sera toujours plus fort les uns avec les autres que les uns contre les autres. Agir seul permet d'aller plus vite peut-être, mais agir ensemble permet d'aller plus loin. Dès lors que nous avons une vision commune qui nous fédère. Oui, les français ont de l'avenir, si nous savons nous mobiliser ensemble pour créer l'abondance.