L’an dernier, Crésus Alsace est intervenue dans 189 dossiers de très petites entreprises (TPE), d’auto-entrepreneurs et de micro-entreprises en difficulté. Cette structure d’accompagnement note aussi une hausse du surendettement chez les retraités.
La Chambre régionale du surendettement social d’Alsace (Crésus Alsace) intervient dans la région depuis une dizaine d’années auprès des travailleurs indépendants, des auto-entrepreneurs, des micro-entreprises… pour leur apporter un soutien dont ils ne bénéficiaient pas, naguère, dans le reste de la France. « Depuis le mois de mars, nous avons étendu cette activité à toute la France, grâce à la Fondation Crésus et au concours de mutuelles ou d’organismes de prévoyance comme Klesia, mais aussi de France Active qui accompagne les porteurs de projets de création d’entreprise : ils orientent vers nous les dirigeants en difficulté qui se sont parfois endettés personnellement pour créer leur entreprise », indique Jean-Louis Kiehl, le président de la Fédération française des associations Crésus et directeur général de Crésus Alsace.
Dépôt de bilan évité dans un cas sur deux
Et les bénéfices de Crésus sont réels. « Sur une centaine de dossiers traités depuis mars, nous avons pu éviter le dépôt de bilan dans plus de la moitié des cas. Nous intervenons également, grâce à un partenariat avec la MSA (Mutualité sociale agricole), auprès d’agriculteurs en difficulté. Nous avons pu résoudre les problèmes dans plus de la moitié des cas également », poursuit-il.
« Avec la crise et la montée du chômage, on a poussé les salariés à créer leur entreprise et ils se retrouvent parfois en grande difficulté sans aide extérieure pour s’en sortir. Nous voulons permettre à ces 27 000 entrepreneurs indépendants de bénéficier de notre soutien pour réduire de moitié les dépôts de bilan », ajoute Jean-Louis Kiehl.
« En Alsace, l’an dernier, nous avons suivi 189 dossiers de surendettement émanant d’auto-entrepreneurs ou de TPE, contre 120 l’année précédente. Nous constatons que notre intervention - neutre entre les endettés et leurs créanciers – correspond à un réel besoin », ajoute le directeur opérationnel de Crésus Alsace, Régis Halter.
Pour préparer l’assemblée générale de cette association, qui doit se dérouler le 9 mai prochain à Strasbourg, ce dernier a dressé le profil des surendettés alsaciens. « On note une augmentation de trois points des retraités (12 %) et d’un point des actifs qui ont un emploi. 16 % sont hébergés gratuitement et 71 % sont locataires. Les 30 à 49 ans représentent 53,57 % des surendettés, qui sont les plus nombreux entre 30 et 39 ans (27,82 %). Les personnes seules représentent 66 % de nos dossiers », détaille Régis Halter.
Crésus Alsace a enregistré, l’an dernier, 2 214 dossiers de surendettement de particuliers, de travailleurs non salariés et de procédures, contre seulement 2 047 en 2015. L’association a également effectué 1 643 accompagnements budgétaires pour aider des particuliers dans une impasse financière évitant leur surendettement.
Pédagogie auprès des élèves
Enfin, grâce à un agrément du ministère de l’Éducation nationale, « Crésus a formé, l’an dernier, durant des séances de deux heures dans les établissements scolaires de toute la France, 400 000 jeunes pour qu’ils apprennent à gérer un budget grâce à 800 intervenants, ambassadeurs bénévoles », souligne Jean-Louis Kiehl. Devant le succès de ce programme national d’éducation financière et budgétaire lancé avec La Poste, les grandes banques et des mutuelles, celui-ci devrait être déployé prochainement au Royaume-Uni.
Crésus Alsace, qui s’appuie sur 67 bénévoles, emploie dix collaborateurs dans notre région, auxquels il faut ajouter la vingtaine de salariés de la plateforme d’accompagnement des TPE strasbourgeoise qui vient d’être déployée nationalement.