Avec un pouvoir d’achat toujours en berne en dépit de l’amélioration de la conjoncture économique, il n’est pas étonnant que les salariés français désignent comme fragilité personnelle numéro 1, les difficultés financières. Parmi elles, le surendettement. Un Français sur 4 serait à découvert tous les mois. Pour répondre aux fragilités financières des salariés, l’association Crésus a mis en place des actions d’accompagnement et des conseils spécialisés. Rencontre avec son président Jean-Louis Khiel.
On se trouve à la Station F, qui accueille des start-up. On a été emporté par Ashoka, un grand mouvement d’économie sociale qui réunit une nouvelle catégorie d’entrepreneurs, qui mettent l’accent sur l’impact social de leur action. Crésus, c’est une association qui a été créée il y a 28 ans. L’association s’est d’abord développée en Alsace. On est 600 bénévoles : d’anciens avocats, magistrats, banquiers à la retraite, qui accompagnent toute personne en difficulté. Le surendettement, c’est l’ultime étape. C’est quand on a payé l’ensemble des charges fixes, il ne nous reste même plus de quoi manger. Nous accueillons 130 000 ménages par an : un dossier toutes les 3 minutes.
L’étude du Comptoir MM sur les fragilités révèle quelque chose qu’on signale depuis une dizaine d’années : une fragilisation financière des cadres, des salariés dans les entreprises. Dire qu’il y a de grandes fragilités financières qui arrivent en première position, après le burn-out, après les difficultés au travail, c’est courageux car ça voudrait dire que les salariés ne sont pas suffisamment payés. Or, le problème est différent.
Au cœur de la problématique se trouve la nécessité pour chacun d’entre nous de faire un point budgétaire et de chercher des axes de réductions. On voit qu’il y a 40 % de la population qui est surassurée par exemple. L’Éducation nationale a toujours refuser de parler finance, alors qu’il faudrait en parler. Chaque citoyen doit savoir ce qu’est un crédit, calculer un taux d’intérêt. On a 45% de nos concitoyens qui ne savent pas calculer un taux d’intérêt. Donc c’est un énorme chantier.
L’impact des difficultés financières sur le bien-être du salarié est considérable. Ça amplifie le stress qui existe déjà dans l’entreprise. L’absentéisme est parfois généré par des difficultés financières. C’est une plaie d’argent. Et la plaie d’argent n’est pas mortelle. L’important, c’est d’en parler. L’entreprise de demain a intérêt à chercher des solutions pour que les salariés retrouvent un certain équilibre et un plaisir de travailler parce que les soucis, le stress, les difficultés financières affectent les performances de l’entreprise. L’entreprise performante est une entreprise humaniste.
Cette vidéo a été réalisée par Malakoff Méderic